Nous avons réalisé cette installation du 9 au 16 septembre 2012 sur la Digue du Large. Une semaine face à la mer, ivres de vent et de soleil, à poser ensemble ce geste dérisoire et magnifique. L’œuvre a résisté à un mistral de force 9, mais pas à quelques mains humaines. Nous n’avons vu de notre ouvrage que ce que nous vous donnons à voir ici. à peine achevée, l’installation fut détruite par un passant de la Digue et pas une feuille d’or ne fut retrouvée alentour ! Nous ne saurons jamais ce qui lui déplut tant, ou peut-être ce passant s’est-il pris au jeu de l’œuvre, y voyant là un matériau de valeur ? L’enquête fut vivement menée au sein du Port et restera sans réponse : qui a volé l’or d’Afrique ? c’était bien la question posée, me dit-on simplement au secrétariat du service de sécurité… Les deux jours qui suivirent, nous avons à nouveau recouvert quelques blocs avec ce qui restait d’adhésif, pour enfin apercevoir depuis la mer, lors d’une promenade en bateau, les éclats de lumière d’Or d’Afrique…
Projet en dérive
Vestiges / Atar
Série "Vestiges"
2023-2024
Encre de tampon sur papier Canson
A l’origine de ces étranges dessins, la trace d’un geste, celui de l’artiste jetant au hasard sur le papier immaculé les cubes de bois qu’il vient de tremper dans l’encre de tampon pour les laisser sécher. Les empreintes évanescentes qui subsistent, retravaillée par extension et superposition deviennent alors vestiges d’une action et d’un processus, mais aussi plus poétiquement, mémoire de ruines, cartographies d’époques révolues ou vues aériennes de cités perdues. Ces dessins à la fois aléatoires et agencés ne sont pas sans évoquer une autre série de l’artiste, les Chutes, composées à partir des découpes inutilisées d’adhésif doré pour ses travaux de recouvrement d’objets.
(Florence Renault)