Nous avons réalisé cette installation du 9 au 16 septembre 2012 sur la Digue du Large. Une semaine face à la mer, ivres de vent et de soleil, à poser ensemble ce geste dérisoire et magnifique. L’œuvre a résisté à un mistral de force 9, mais pas à quelques mains humaines. Nous n’avons vu de notre ouvrage que ce que nous vous donnons à voir ici. à peine achevée, l’installation fut détruite par un passant de la Digue et pas une feuille d’or ne fut retrouvée alentour ! Nous ne saurons jamais ce qui lui déplut tant, ou peut-être ce passant s’est-il pris au jeu de l’œuvre, y voyant là un matériau de valeur ? L’enquête fut vivement menée au sein du Port et restera sans réponse : qui a volé l’or d’Afrique ? c’était bien la question posée, me dit-on simplement au secrétariat du service de sécurité… Les deux jours qui suivirent, nous avons à nouveau recouvert quelques blocs avec ce qui restait d’adhésif, pour enfin apercevoir depuis la mer, lors d’une promenade en bateau, les éclats de lumière d’Or d’Afrique…
Projet en dérive
Totems / Altawtam
Série "Totems"
2024
Acier Corten et résine colorée
Ces sculptures verticales s’érigent dans l’espace à la fois dans leur unicité, leur multiplicité et leur proximité, invoquant ainsi la relation collective ancestrale entre les êtres et le symbole de ralliement induits par le totem. On retrouve dans ces sculptures d’acier délibérément rouillé, la forme du cube propre aux jetées dorées par l’artiste, mais aussi l’or, qui déborde et se répand le long des parois, comme comprimé par une étrange pesanteur… L’or se fige dans la résine dans un moment arrêté et les formes qui apparaissent par écrasement se conjuguent au lent travail de corrosion auto protectrice du Corten. Cette alchimie entre les deux matières fait naître autant de figures inquiétantes, gargouilles grimaçantes et comme fondues, mi animales, mi végétales, autant de paysages aux reliefs tortueux qui se font écho et se contaminent.
(Florence Renault)