Nous avons réalisé cette installation du 9 au 16 septembre 2012 sur la Digue du Large. Une semaine face à la mer, ivres de vent et de soleil, à poser ensemble ce geste dérisoire et magnifique. L’œuvre a résisté à un mistral de force 9, mais pas à quelques mains humaines. Nous n’avons vu de notre ouvrage que ce que nous vous donnons à voir ici. à peine achevée, l’installation fut détruite par un passant de la Digue et pas une feuille d’or ne fut retrouvée alentour ! Nous ne saurons jamais ce qui lui déplut tant, ou peut-être ce passant s’est-il pris au jeu de l’œuvre, y voyant là un matériau de valeur ? L’enquête fut vivement menée au sein du Port et restera sans réponse : qui a volé l’or d’Afrique ? c’était bien la question posée, me dit-on simplement au secrétariat du service de sécurité… Les deux jours qui suivirent, nous avons à nouveau recouvert quelques blocs avec ce qui restait d’adhésif, pour enfin apercevoir depuis la mer, lors d’une promenade en bateau, les éclats de lumière d’Or d’Afrique…
Projet en dérive
Présentoir
"Présentoir"
1995
Présentoir et photographies format cartes postales
En 1995, Hassan Darsi est invité par l’Institut français à participer à l’exposition "Fragment d’imaginaire" qui propose une vision de Casablanca à travers 11 artistes. Il choisit d’y présenter une série de photographies anodines, prises à la volée et sans réelle préoccupation plastique. Les tirages noirs et blancs en format carte postale, dentelés sur les bords, sont tous sérigraphiés d’une même mention « Souvenir de Casablanca » et simplement installés dans un présentoir de récupération. Des artifices – le noir et blanc, la dentelure – qui transforment ces images délibérément banales en totems d’une modernité surannée, un mode de présentation – le présentoir de cartes postales usité – qui transpose la réalité de la rue dans l’espace d’exposition ; un décalage à l’échelle de la ville et d’une propension au détournement.
(Extrait de la chronobiographie de Hassan Darsi - florence renault, 2011)