Nous avons réalisé cette installation du 9 au 16 septembre 2012 sur la Digue du Large. Une semaine face à la mer, ivres de vent et de soleil, à poser ensemble ce geste dérisoire et magnifique. L’œuvre a résisté à un mistral de force 9, mais pas à quelques mains humaines. Nous n’avons vu de notre ouvrage que ce que nous vous donnons à voir ici. à peine achevée, l’installation fut détruite par un passant de la Digue et pas une feuille d’or ne fut retrouvée alentour ! Nous ne saurons jamais ce qui lui déplut tant, ou peut-être ce passant s’est-il pris au jeu de l’œuvre, y voyant là un matériau de valeur ? L’enquête fut vivement menée au sein du Port et restera sans réponse : qui a volé l’or d’Afrique ? c’était bien la question posée, me dit-on simplement au secrétariat du service de sécurité… Les deux jours qui suivirent, nous avons à nouveau recouvert quelques blocs avec ce qui restait d’adhésif, pour enfin apercevoir depuis la mer, lors d’une promenade en bateau, les éclats de lumière d’Or d’Afrique…
Projet en dérive
Or d'Afrique I
Mars 2008 - Tenerife (Iles Canaries)
Intervention à l'adhésif doré sur la jetée de la plage de Guia de Isora.
Vidéo 12’
Photographies tirages numériques sur dibon
Or d'Afrique II
Septembre 2012 - Digue du Large (Marseille)
Intervention à l'adhésif doré sur Digue du Large à Marseille.
Photographies tirages numériques sur Dibon
"Hassan Darsi détourne les mécanismes universels qu’engendre immanquablement la couleur de l’or, en même temps qu’il interroge notre regard, celui que nous portons et celui que nous ne portons plus sur les choses de la vie. C’est également ce qui porte le travail de l’artiste lorsqu’il transpose à grande échelle ce processus de recouvrement par la dorure, sur la façade d’une galerie d’art de Casablanca (2007), ou une jetée en mer à Tenerife en 2008 et à Marseille en 2012. L’adhésif doré d’Or d’Afrique tend à faire disparaître les monumentaux cubes de bétons de la digue, en même temps qu’il en souligne l’existence et en sous-entend les histoires tragiques de traversées et de naufrages. L’or (d’Afrique) devient alors à la fois le phare qui signale le danger et la richesse convoitée qui aveugle. De subterfuges en paradoxes, de mises en abîme ou à l’échelle, l’artiste déplace le champ de l’art là où on ne l’attend pas."
(Extrait du texte de florence renault, novembre 2017)