Nous avons réalisé cette installation du 9 au 16 septembre 2012 sur la Digue du Large. Une semaine face à la mer, ivres de vent et de soleil, à poser ensemble ce geste dérisoire et magnifique. L’œuvre a résisté à un mistral de force 9, mais pas à quelques mains humaines. Nous n’avons vu de notre ouvrage que ce que nous vous donnons à voir ici. à peine achevée, l’installation fut détruite par un passant de la Digue et pas une feuille d’or ne fut retrouvée alentour ! Nous ne saurons jamais ce qui lui déplut tant, ou peut-être ce passant s’est-il pris au jeu de l’œuvre, y voyant là un matériau de valeur ? L’enquête fut vivement menée au sein du Port et restera sans réponse : qui a volé l’or d’Afrique ? c’était bien la question posée, me dit-on simplement au secrétariat du service de sécurité… Les deux jours qui suivirent, nous avons à nouveau recouvert quelques blocs avec ce qui restait d’adhésif, pour enfin apercevoir depuis la mer, lors d’une promenade en bateau, les éclats de lumière d’Or d’Afrique…
Projet en dérive
Le toit du monde
2010-2111
Installation vidéo avec 6 moniteurs et lecteurs vidéo
Le toit du monde, c’est un jeu d’improvisations et de rencontres, orchestré par un processus qui prend sa source bien au-delà et pensé à la fois comme un projet et une installation.
Le toit du monde c’est un assemblage : le ciel, la ville, le vide, les corps… Les corps qui appréhendent librement émotions, espace et absence de murs… Et au-delà des murs chargés de passé des anciens abattoirs, au-delà des enjeux et polémiques suscitée par cet espace désaffecté, agir, dans et par un projet qui s’installe où personne ne cherche à s’installer, sur un toit aux frontières juste matérialisées par le vertige.
Le toit du monde c’est une juxtaposition de corps qui viennent successivement s’expérimenter, se confronter, s’émouvoir et se mouvoir dans cette absence d’espace qu’ils font exister… Et si c’était aussi ce vide, cette ouverture sur la ville, sur le ciel, qui faisait réciproquement exister ces corps ? Cette imbrication, cette rencontre, juste mémorisée par l’œil de la caméra, ces performances sans public à ciel ouvert, sont autant de pièces d’un puzzle à l’infini, autant de complicités et d’expressions autour d’une même forme. Un regard sur un lieu, un quartier, une ville, ici ou là-bas, ailleurs…
Là où danser sur les toits peut être un acte de résistance et d’existence.
(Florence renault)