Nous avons réalisé cette installation du 9 au 16 septembre 2012 sur la Digue du Large. Une semaine face à la mer, ivres de vent et de soleil, à poser ensemble ce geste dérisoire et magnifique. L’œuvre a résisté à un mistral de force 9, mais pas à quelques mains humaines. Nous n’avons vu de notre ouvrage que ce que nous vous donnons à voir ici. à peine achevée, l’installation fut détruite par un passant de la Digue et pas une feuille d’or ne fut retrouvée alentour ! Nous ne saurons jamais ce qui lui déplut tant, ou peut-être ce passant s’est-il pris au jeu de l’œuvre, y voyant là un matériau de valeur ? L’enquête fut vivement menée au sein du Port et restera sans réponse : qui a volé l’or d’Afrique ? c’était bien la question posée, me dit-on simplement au secrétariat du service de sécurité… Les deux jours qui suivirent, nous avons à nouveau recouvert quelques blocs avec ce qui restait d’adhésif, pour enfin apercevoir depuis la mer, lors d’une promenade en bateau, les éclats de lumière d’Or d’Afrique…
Projet en dérive
Le passage de la modernité
Février 2008
Inox, adhésif doré, verre et métal
Lorsqu’on lui propose début 2008 de réfléchir à un projet d’art urbain pour le festival de Casablanca, Hassan Darsi envisage aussitôt de réinvestir le Globe Zevaco, surplombant de sa majesté usitée un ancien passage souterrain jadis animé et fermé depuis longtemps. L’adhésif doré sera là encore le matériau de la mise en œuvre, le couronnement d’une action éphémère, mais porteuse d’une possible réhabilitation du lieu. Le passage de la modernité - en référence à la situation du site, entre l’ancienne médina et la ville moderne verra le jour sous la forme d’une maquette, restituant l’architecture de Zevaco et projetant l’intervention à l’adhésif doré de l’artiste. La réalité préférera quand à elle se passer de Hassan Darsi et ne garder du projet que l’idée, réinvestie formellement dans un badigeonnage de peinture cuivrée. De ce pillage d’idée, ne resteront que quelques articles de presse, soigneusement conservés par l’artiste, dans l’attente d’une potentielle ré-exploitation. Le passage de la modernité prendra alors une nouvelle dimension (politique) à travers l’histoire d’un projet spolié et sa mise en situation artistique.
(Extrait du texte "Une mise en œuvre de la surface… et inversement", florence renault, juin 2009).