Nous avons réalisé cette installation du 9 au 16 septembre 2012 sur la Digue du Large. Une semaine face à la mer, ivres de vent et de soleil, à poser ensemble ce geste dérisoire et magnifique. L’œuvre a résisté à un mistral de force 9, mais pas à quelques mains humaines. Nous n’avons vu de notre ouvrage que ce que nous vous donnons à voir ici. à peine achevée, l’installation fut détruite par un passant de la Digue et pas une feuille d’or ne fut retrouvée alentour ! Nous ne saurons jamais ce qui lui déplut tant, ou peut-être ce passant s’est-il pris au jeu de l’œuvre, y voyant là un matériau de valeur ? L’enquête fut vivement menée au sein du Port et restera sans réponse : qui a volé l’or d’Afrique ? c’était bien la question posée, me dit-on simplement au secrétariat du service de sécurité… Les deux jours qui suivirent, nous avons à nouveau recouvert quelques blocs avec ce qui restait d’adhésif, pour enfin apercevoir depuis la mer, lors d’une promenade en bateau, les éclats de lumière d’Or d’Afrique…
Projet en dérive
Sans l'ombre d'un doute / Bidoune adna chak
Janvier 2020
Film 24 :34
Le village de Benni Aïssi, hameau de la province de Benslimane au Maroc, est niché entre collines et forêt. Il jouissait d'un cadre environnemental exceptionnel et d'une vie paisible jusqu'à l'arrivée des carrières de gravats dans la région. Tant bien que mal, les habitants en ont accepté les multiples nuisances jusqu'à la menace d'un nouveau projet de carrière, en plein cœur de leurs habitats, de leurs terres agricoles et de la forêt. Le film raconte l’enfer des carrières, le va-et-vient incessant des camions, la poussière, les terres désolées, les explosions, ... La peur, l’incertitude et la colère des riverains. Pour contrer ce nouveau projet de carrière qui met leur santé, leur activité agricole, le patrimoine paysager et tout un écosystème en péril, les habitants décident de se mobiliser, accompagnés par l’artiste Hassan Darsi. Pétition et courriers d’opposition aux autorités sont envoyés ; une marche citoyenne associant riverains et citadins des villes voisines de Casablanca et Rabat est organisée. Avec la complicité d’un architecte-paysagiste, un projet de création de jardins agro-écologiques est initié. La terre est retournée et préparée, les premiers semis et plants n’attendent que l’arrivée de la pluie. Quelques mois plus tard c’est le temps de la profusion, des premières récoltes et ventes de légumes. De l'ombre d’un danger imminent à la concrétisation des jardins agro-écologiques, posés en vis-à-vis du potentiel désastre, le film est le fruit d’une réalité et des actions initiées par l’artiste. Il raconte l’histoire de l’engagement d’un village pour la sauvegarde de son territoire, du danger qui menace à la victoire célébrée.