Nous avons réalisé cette installation du 9 au 16 septembre 2012 sur la Digue du Large. Une semaine face à la mer, ivres de vent et de soleil, à poser ensemble ce geste dérisoire et magnifique. L’œuvre a résisté à un mistral de force 9, mais pas à quelques mains humaines. Nous n’avons vu de notre ouvrage que ce que nous vous donnons à voir ici. à peine achevée, l’installation fut détruite par un passant de la Digue et pas une feuille d’or ne fut retrouvée alentour ! Nous ne saurons jamais ce qui lui déplut tant, ou peut-être ce passant s’est-il pris au jeu de l’œuvre, y voyant là un matériau de valeur ? L’enquête fut vivement menée au sein du Port et restera sans réponse : qui a volé l’or d’Afrique ? c’était bien la question posée, me dit-on simplement au secrétariat du service de sécurité… Les deux jours qui suivirent, nous avons à nouveau recouvert quelques blocs avec ce qui restait d’adhésif, pour enfin apercevoir depuis la mer, lors d’une promenade en bateau, les éclats de lumière d’Or d’Afrique…
Projet en dérive
Portraits de famille II (Visages casablancais)
Institut français de Casablanca
Galerie 121
Juillet 2002
Série de 16 portraits
Crédit photographique : Studio Rachid, Maârif-Casablanca
Installation des objets : Florence Renault
L’idée de présenter à la manière d’un cabinet de curiosités, les objets choisis par les familles pour accompagner leur portrait, est née dans l’atelier de l’artiste. Au fil des jours et des prises de vues, les objets prenaient place sur une table, juste posés, sans agencement aucun. Déplacés de leur quotidienneté vers mon propre lieu de vie, ils prenaient alors une autre dimension... S’enrichissant chaque jour d’un nouvel élément, cette ébauche d’installation revêtait des allures de collection, une collection hétéroclite et quelque peu étrange, suscitant à la fois curiosité et respect. Tous ces objets, jusqu’au plus modeste, fonctionnel et quotidien, sont des objets de culture. Parallèlement, leur diversité et leur spécificité sont intimement liées à l’histoire et la vie de chaque famille, ou d’un des membres de la famille auquel on à confié de façon consensuelle le choix parfois difficile de L’objet. Les extraire de leur contexte privé pour les exposer à un regard public, c’est souligner leur valeur, qu’elle soit symbolique, mnémonique, cultuelle... En même temps que de mettre en exergue, par la transposition même, la relation particulière que chaque famille entretient avec son objet.
Considéré comme l’ancêtre des musés, le cabinet de curiosités (apparu entre le VXI° siècle et le XVII° siècle en Europe) est le lieu ou se rejoignent les multiples dimensions d’objets appartenant aux domaines les plus variés ; certains cabinets de curiosités étaient ainsi qualifiés de Théâtre du monde. Le cabinet de curiosités des Visages casablancais est, réduit à l’échelle d’une vingtaine de familles, un petit théâtre d’émotions, de souvenirs, de symboles...
Florence Renault