Nous avons réalisé cette installation du 9 au 16 septembre 2012 sur la Digue du Large. Une semaine face à la mer, ivres de vent et de soleil, à poser ensemble ce geste dérisoire et magnifique. L’œuvre a résisté à un mistral de force 9, mais pas à quelques mains humaines. Nous n’avons vu de notre ouvrage que ce que nous vous donnons à voir ici. à peine achevée, l’installation fut détruite par un passant de la Digue et pas une feuille d’or ne fut retrouvée alentour ! Nous ne saurons jamais ce qui lui déplut tant, ou peut-être ce passant s’est-il pris au jeu de l’œuvre, y voyant là un matériau de valeur ? L’enquête fut vivement menée au sein du Port et restera sans réponse : qui a volé l’or d’Afrique ? c’était bien la question posée, me dit-on simplement au secrétariat du service de sécurité… Les deux jours qui suivirent, nous avons à nouveau recouvert quelques blocs avec ce qui restait d’adhésif, pour enfin apercevoir depuis la mer, lors d’une promenade en bateau, les éclats de lumière d’Or d’Afrique…
Projet en dérive
Afrique en chantier
Afrique en chantier I
Juillet-Août 2021
Bois et peinture or
Afrique en chantier II
2023
Bois et peinture or
La notion de chantier est récurrente dans le travail de Hassan Darsi, à l’instar de son travail dont les œuvres se nourrissent les unes des autres, s’enrichissent, d’exploration en réexploitation, de recherches en détournement. Autant de « pièces à conviction » qui viennent chaque fois compléter une œuvre précédente et en anticiper une autre, à l’image d’un vaste chantier… Un chantier symbolique, à l’échelle d’un monde terrain d’enjeux politiques, humains, sociétaux, écologiques et culturels. Et comme tout chantier, de construction ou de réhabilitation, commence par l’édification d’un échafaudage, c’est cette première étape, nécessaire et constructive, qui se déploie ici comme un moment «zéro» marquant le début de possibles…
Afrique en chantier s’impose dans l’espace comme un échafaudage d’entrelacs de bois dont une densité partielle soulignée d’or laisse deviner les contours du continent africain. Une œuvre qui prend sa source dans l’appartenance africaine du Maroc et qui emprunte des éléments récurrents du travail de l’artiste, la couleur or, pour sa portée emblématique et son impact signalétique, l’architecture et la dimension d’échelle, pour sa référence au processus de création.